dimanche 1 octobre 2017

"Réussir" son allaitement






Qui dit vouloir une life plus verte, dit "réduction de déchets", dit "circuit court" ou "direct producteur consommateur". Quand on a un bébé, sa première nourriture est le lait. En mode ZERO-DÉCHETS, on choisi l'allaitement , héhé.. 

Voilà pour l'introduction, je voulais éviter les tournures qu'on trouve souvent "allaiter c'est donner le meilleur à son enfant", comme si celles qui choisissent de ne pas allaiter souhaitaient le pire pour leur enfant... 




Pour mon premier enfant, alors même que je n'avais aucune information sur rien, le choix de l'allaitement s'était imposé naturellement sans que je ne me questionne, comme si l'option des laits infantiles était inexistante. 
Et Comme beaucoup peut-être, je pensais que l'allaitement était un acte naturel, et que donc tout allait couler de source. 
Oui... 

... mais non. Le début de mon aventure lactée a été une épreuve plutôt douloureuse. Je manquais de tout : de connaissance, et d'aide de personnes expérimentées. 
En revanche pour la naissance de ma fille, c'était beaucoup plus simple (malgré l'inconfort dû à un frein de lèvres et de langue constaté à 10 mois!!!). 
Alors je vous fais un condensé ci-dessous des conseils qui m'ont profité  ou que j'aurai aimé recevoir plus tôt.


1. Documentez-vous AVANT l'accouchement



Les cours de préparation avec les sage-femmes sont très utiles, mais vous devez aller chercher plus d'information par vous même. L'ouvrage qui m'a le plus appris au sujet de l'allaitement c'est le livre de La Leche League "l'art de l'allaitement maternel". On n'est franchement pas obligé d'adhérer  à tout ce que ce livre préconise (cododo, allaitement prolongé jusqu'au sevrage naturel à 3, 5 ou 7 ans, ...etc). Mais je suis contente d'avoir eu l'info que ceci existait, et que certaines le pratiquaient. J'ai même appris qu'on peut allaiter même si on n'a pas eu d'enfant biologiques, ou avec un seul sein! 
Mais, l'info à retenir au dessus de toutes c'est celle-ci :  


2. OUI, Vous avez assez de lait, et OUI il est nourrissant.


Du moins, dans 95% des cas. Le cas des mères qui ne peuvent pas allaiter pour ces raisons est assez exceptionnel. Ceci dit, il y a une certaine proportion de mères qui n'ont pas assez de lait mais pour d'autres raisons
Dans la plupart des cas des mamans qui disent ne pas avoir pu allaiter c'est en fait surtout dû à un "loupé" dans le mode opératoire qui a induit une baisse ou un arrêt de lactation : peut-être que c'est :
-  une mauvaise position qui empêche le bébé de bien prendre le sein
- une mauvaise succion du bébé (frein de langue, ou de lèvre?), le bébé têtera mal, donc la stimulation ne se fera pas bien, donc le cerveau n'enclenchera pas le mécanisme qui permet d'avoir du lait.
- l'introduction d'un autre mode de succion qui a entrainé une confusion sein/tétine? malheureusement quand on donne un biberon en complément, ceci peut arriver. Le bébé ne tête pas de la même façon un biberon que le sein, et après il ne sait plus faire avec le sein. Et on revient au point précédent,  le bébé têtera mal, donc la stimulation ne se fera pas bien, donc le cerveau n'enverra pas le mécanisme qui permet d'avoir du lait.
- un mauvais accompagnement. Parfois, le personnel médical donne des conseils systématiques, qui peuvent être bons pour certaines personnes, mais pas pour d'autres, ou carrément pas bons du tout. Par exemple, d'espacer les tétées de 3 heures, alors qu'au début, il faut donner "à la demande"... 

Il peut y avoir une multitude de raisons qui conduisent à réduire, ou à empécher la production de lait, et il se peut qu'elle se trouve dans la liste que je viens de vous fournir. Le manque de lait physiologiquement, sans raison, est extrêmement rare. 
Je vous conseille la lecture de cet article de LLL.



3. Se faire aider par une VRAIE professionnelle de l'allaitement


L'allaitement peut se mettre en place les doigts dans le nez, mais aussi, c'est bien de savoir que ça peut être douloureux... vraiment. Et on peut ne pas y être préparée, et encore moins après l'accouchement.
Beaucoup diront que ce n'est pas normal, que c'est dû à une mauvaise position. 
C'est très certainement vrai. 

Mais je pense, et ce n'est que mon avis, que le risque d'adopter une mauvaise position est suffisamment important pour vous avertir. En cas de mauvaise conduite de l'allaitement, vous pouvez avoir des gerçures et des crevasses, ainsi que des engorgements ou mastites. Et ça peut être très-très douloureux. J'en ai fait l'expérience pour mon premier. Il vous faut être accompagnée pour voir où ça foire, et aussi pour rester motivée. Parce que dans ces moments là, on veut que ça s'arrête, on ne veut plus allaiter, et parfois on le regrette plus tard (je sais que j'aurai regretté si j'avais abandonné, en tout cas, je suis heureuse d'avoir tenu bon, car j'ai par la suite surkiffé d'allaiter mon fils, une fois passé le 1er mois).

Trouvez une consultante en lactation ici. Leur intervention peut coûter entre 40 et 70€ mais elles sont dévouées et impliquées, et ne comptent pas le temps passé avec vous. 


4. Assurez-vous d'avoir du soutien


Le premier soutien : votre conjoint. Mais également vos proches (soeur, parents, etc).  
Si le conjoint ne vous soutient pas dans votre volonté d'allaiter ça risque d'être un peu plus difficile. Il faut que lui aussi soit informé, et qu'il vous aide autant que possible, à la maison, mais aussi en vous encourageant, en vous rappelant pourquoi il était important pour vous de donner le sein. Pareil pour la famille. 

Le problème avec l'entourage familial élargi c'est qu'il a plutôt tendance à vous décourager à coups de mythes. Si vous entendez à longueur de journée : 
- ton bébé tête trop, ça veut dire que tu dois pas avoir assez de lait.
- il ne fait pas ses nuits, donne lui un bib, ça le calera
- tu lui donnes le sein trop souvent, ton lait n'est pas nourrissant

 et autres clichés, ça peut vous décourager. Vous risquez d'y croire, et aussi peut être qu'avec la fatigue vous aurez envie d'y croire.

Informer son entourage est tout aussi important que de s'informer. 

Et si malgré ça, vous n'êtes pas soutenue,  Si vous êtes informée, rien ne vous fera fléchir. donc on en revient au point 1 et 3. APPELEZ UNE CONSULTANTE EN LACTATION.

5. Conseils pratiques


- Allaitez à la demande. Même si parfois vous avez l'impression d'être une vache laitière, soyez convaincue d'une chose :  ÇA PASSERA VITE. Prenez un livre, une bouteille d'eau, la dernière saison de GOT, et appréciez. 

- Sachez qu'il y a DES PICS DE CROISSANCE, où le bébé va téter comme un affamé. Vous aurez cette sensation de seins vides, et croirez que vous n'avez pas assez de lait... FAUX ! il faut environ 24 à 48heures pour que l'hypophyse (glande dans le cerveau qui sécrète l'ocytocyne et qui reçoit l'information que les seins sont vides, et qui envoie du lait dans les seins) mette à jour ses données, et adapte la quantité de lait à produire, et sa consistance.

- même si vous n'avez pas de soucis particulier pour allaiter, vérifiez ou faites vérifier les freins de lèvres et de langues, ça évitera des ennuis ultérieurs (défauts de langages, dents écartées etc).

- rejoignez les communautés sur Facebook lèche league ou l'art de l'allaitement, pour demander conseil à toute heure auprès de conseillères, ou mamans expérimentées. 

- Si vous avez dû introduire un biberon, et que votre bébé refuse votre sein, sachez qu'il n'est jamais trop tard pour réhabituer votre bébé au sein. il existe des dispositifs pour re-allaiter au sein. Voyez avec une consultante

- Soyez sûre de vous et de votre choix, aussi longtemps que vous le désirez. Pareil pour le jour où vous ne souhaitez plus allaiter, ce sera votre choix, soyez sûre de vous et faites vous confiance, quoi qu'il arrive! 


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